sexta-feira, 16 de abril de 2010

MA CHERIE STELLA

Parmi les assistants aux séances que Home donna à Florence, en 1874, se trouvait la comtesse Panigai, qui en a rédigé un rapport, duquel j'extrais les faits suivants :
« J'ai eu la bonne fortune d'assister, le 7 juillet 1874, à une séance donnée par M. Home. Sa réputation n'est plus à faire ; il compte de trop nombreux amis dont le témoignage, en raison de leur position sociale ne saurait être suspecté, et qui apprécient assez le caractère et la parfaite honorabilité de ce médium, pour que je puisse me dispenser de le dépeindre ici.
A huit heures du soir, nous prenions place autour d'une grande table au centre du salon où logeait M. Home. Etaient présents : la marquise Bartolomei Passerini, Mme Webster, le chevalier Soffietti,
M. Monnier, M. et Mme Home et moi. Outre deux bougies placées sur notre table, il y avait une lampe à pétrole sur une petite table carrée, dans un des angles de la salle, qui était ainsi très bien éclairée.
« Mme Passerini et moi étions à côté de M. Home, elle à sa droite, moi à sa gauche. À peine étionsnous assis - le médium n'avait pas même pris sa place - que nous remarquions déjà un léger frémissement de la table. Des coups, dont quelques-uns assez violents, s'y firent entendre. Il en partait aussi de tous les points de la chambre, du parquet et même de nos chaises. Puis cinq coups faibles, mais bien nets, furent frappés directement sous mes mains. M. Home nous dit que ces coups étaient le signal demandant l'alphabet et il se mit à l'épeler, tandis qu'une autre personne inscrivait les lettres dictées. Quel ne fut pas mon étonnement en voyant que le nom indiqué était celui de ma Stella ! J'étais entièrement inconnue de M. et Mme Home qui, n'étant à Florence que depuis peu de jours, avaient entendu pour la première fois mon nom une heure ou deux auparavant, lorsqu'un ami avait demandé la permission de m'introduire à cette séance. Et c'est un nom chéri qui m'est communiqué de cette étrange manière - le nom d'une fille tendrement aimée, que j'avais perdue après quelques jours de cruelles souffrances à l'âge de cinq ans et dix mois. Dès lors, les années s'étaient écoulées et rien dans ma toilette n'indiquait l'épreuve par laquelle j'avais passé. Je demandai à mon enfant - si c'était elle - de me dire à quel âge elle était morte et ma question obtint une réponse parfaitement exacte.
« Les raps continuant, l'alphabet dicta un nouveau message, qui disait : « Ne pleure pas, chère maman. » Sentant alors mon genou touché comme par une main d'enfant, j'y plaçai instinctivement la main. Une petite main s'empara de la mienne ; elle correspondait si bien à celle de l'enfant que j'avais perdue, que j'eus la certitude d'avoir réellement auprès de moi ma petite chérie. Pourquoi les coeurs de toutes les mères qui ont été frappées comme moi ne peuvent-ils ressentir le rayon de bonheur que j'éprouvai alors ? Je n'avais pas été prévenue d'un tel attouchement et ne m'y attendais nullement ; je n'étais donc pas le jouet de mon imagination surexcitée. »
« Quoique le nom de M. Home ne me fût pas inconnu auparavant, j'ignorais les conditions de ses séances et croyais qu'elles avaient lieu dans une profonde obscurité, ainsi qu'il en est souvent avec les médiums. J'avais donc été agréablement surprise de me trouver dans une salle bien éclairée, où je pouvais faire, tout à mon aise, usage de mes yeux...
« Un accordéon, qui n'appartenait pas M. Home, avait été apporté par un des Sitters, - était sur la table. M. Home n'engagea à le prendre d'une main, pour voir si les esprits pourraient en jouer. A peine l'avais-je pris qu'il préluda, puis joua un air militaire, personne autre que moi ne le touchant. »
« L'alphabet ayant été demandé de nouveau, il nous fut dicté une communication dans laquelle il était question d'un incident qui n'était connu que de mes plus proches parents et dont aucune des personnes présentes avec moi à cette séance ne pouvait rien savoir. Au moment où je venais d'obtenir ce message, mes yeux se fixèrent sur une rose que portait Mme Passerini. « Si vous êtes réellement l'esprit que vous prétendez être, » dis-je mentalement, « veuillez prendre cette rose sur Henriette et me la donner. » À peine cette pensée avait-elle surgi dans mon cerveau, qu'une main d'homme, grande et nerveuse, visible de tous les assistants, vint détacher la rose et la mettre dans ma main. C'est dans une salle très bien éclairée, alors que les mains des sitters sont toutes sur la table, que nous voyons une main humaine parfaitement conformée planer en l'air, en face de nous ; cette main était douée d'intelligence, puisqu'elle obéissait à une demande exprimée mentalement. En détachant la rose de la dentelle à laquelle elle tenait et en la transportant à une distance de deux ou trois pieds, elle témoignait aussi de sa force physique. Le fait, j'en conviens, est fort étrange, mais je déclare solennellement qu'il est absolument vrai. »
« Ces êtres, en présence desquels nous nous trouvions, pouvaient non seulement lire dans nos pensées, mais, en outre, ils nous parlaient parfois d'incidents sortis de notre mémoire. En voici un exemple : M. Home tombe en trance et dit au chevalier Soffietti : « Je vois près de vous une vieille bonne, une négresse. » Le chevalier ne se souvient pas de cette femme. Elle dit que vous ne devez pas l'avoir oubliée, » poursuit-il « car elle vous a sauvé la vie, quand vous n’aviez que trois ans et demi. Etant tombé dans une rivière près d'un moulin, vous alliez passer sous la roue lorsqu'elle vous a retiré. » Le chevalier qui, trois heures auparavant, était absolument inconnu de M. Home, se souvint alors de la circonstance et en confirma l'exactitude ; aucun des assistants n'en avait jamais entendu parler. »
La comtesse Panigai cite ensuite un message personnel qu'elle a reçu, qui lui a apporté une singulière preuve de la persistance de la vie au delà de la tombe.
« Après la communication faite au chevalier Soffietti, M. Home s'adresse à moi et m'assure que Stella est présente ; il me dit ensuite des choses qui, quelque valeur qu'elles eussent pour moi, ne seraient pas comprises par d'autres ; il est donc inutile de les rapporter.
« Mais l'intérêt du message se trouve surtout dans ce qu'il dit en terminant :
« Je sais, maman, que tu as soigné ma dernière paire de bottines et qu'elle se trouve avec ma petite robe blanche dans un coffret que tu as fait faire tout exprès... Je veux te donner une preuve positive de ma présence ; tu l'auras, demain. N'ouvre pas l'armoire où se trouve le coffret qui contient tes trésors - comme tu les appelles - avant d'avoir entendu des coups frappés distinctement sur le bureau. »
« Personne, même dans ma famille, ne connaissait l'existence de ce coffret et des reliques que j'y conservais.
« Je rentrai chez moi tout heureuse, quoique bien impatiente de savoir quel genre de preuve d'identité allait m'être donné. De bonne heure, le matin, j'écrivis à une amie intime, la priant de venir chez moi le plus tôt possible. Lorsqu'elle fut là, je me mis à lui raconter tout ce que j'avais vu et entendu de merveilleux le jour précédent. J'en étais à peine à la moitié de mon récit, que mon amie me dit, en me montrant le bureau : « N'entendez-vous pas des coups frappés sur ce meuble ? » A l'instant même ils se répétèrent. « C'est le signal, » m'écriai-je, « et c'est ici que je tiens le coffret. »
Je cours à mon cabinet de toilette où se trouve la clef de tiroir du bureau contenant mon trésor et j'en sors le coffret qui était aussi fermé. D'une main tremblante, je tourne la seconde clef et soulève le
couvercle. Les petites bottines sont là, - des bottines d'été claires, - l'élastique de soie blanche en haut. Sur un de ces élastiques se trouve une étoile admirablement imprimée, avec un oeil au centre de l'étoile. L'empreinte est faite d'une substance noire ; elle a dès lors un peu passé, tout en restant encore bien marquée. Ce dessin est d'une précision si mathématique qu'il faut une main habile pour le reproduire exactement. A chacune des six extrémités se trouve une lettre, dont la réunion forme le nom de ma chérie (Stella).
« Je fis atteler immédiatement et me rendis chez M. Home. Je dois dire, en passant, qu'il n'avait jamais mis les pieds chez moi et qu'au moment où je rédige ce rapport, - d'après mes notes prises deux ans auparavant , à l'époque même où ces faits se passaient, - il n'a peut-être jamais vu ma maison.
« Pendant que je lui montrais mon petit trésor - doublement cher maintenant - de nouvelles manifestations se produisirent. Je m'attendais naturellement à ce qu'elles émaneraient de celle qui venait de me donner une preuve si évidente de son existence et de son affection. Au lieu de cela, je reçus une singulière ordonnance médicale, qui me prescrivait un traitement pour mes yeux. Je me faisais soigner à cette époque pour une inflammation des paupières, dont je souffrais depuis longtemps ; j'essayai du remède qui m'était ordonné d'une manière si étrange et eus lieu de m’en féliciter, car j’obtins au bout de peu de jours une amélioration, que de fréquentes consultations chez des oculistes renommés n'avaient pas pu me procurer. »
« Si je proclame ces faits, c'est uniquement dans la conviction qu'il est de mon devoir de le faire. Ils répondront, j'espère, à la question si souvent posée : Cui bono ? La visite de ma petite chérie m'a fait entrevoir un rayon de la gloire du royaume où il n'y a plus ni séparation, ni chagrin, où toute larme est essuyée et où la lumière vient de Dieu seul. Je n'ai pas la croyance, j'ai la certitude.

Livre: Le Médium D. D. Home – sa vie et son caractere, par Louis Gardy.

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